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Les paysages de Kandinsky : de la figuration à l'abstraction lyrique

Les paysages de Kandinsky : de la figuration à l'abstraction lyrique

Imaginez Vassily Kandinsky en 1908, installé dans le petit village bavarois de Murnau. Devant lui, des montagnes, une tour de brasserie, des églises. Des sujets classiques pour un peintre. Pourtant, en à peine six ans, ces paysages vont devenir le laboratoire d'une révolution : le passage de la figuration à l'abstraction lyrique, cette peinture où formes et couleurs existent pour elles-mêmes, sans plus rien représenter du monde visible.

Les paysages figuratifs de Kandinsky : Murnau comme laboratoire (1908-1910)

Tout commence par une rencontre amoureuse avec un lieu. Kandinsky et sa compagne Gabriele Münter achètent une maison à Murnau, la fameuse Russenhaus. Là, entourés d'artistes comme Jawlensky et Werefkin, ils peignent frénétiquement les Alpes bavaroises. Prenez Murnau, paysage à la tour (1908) : on reconnaît bien la tour de la brasserie Pantl. Mais regardez les couleurs ! Elles explosent. Le réel est encore là, mais déjà transfiguré.

Kandinsky découvre alors les peintures sous verre des artisans locaux. Ces modestes décorations populaires lui révèlent quelque chose d'essentiel : la couleur peut briller, vibrer, exister indépendamment de ce qu'elle est censée représenter. Entre 1909 et 1913, il réalise 33 fixés sous verre (Source : Centre Pompidou), s'appropriant cette technique traditionnelle pour explorer de nouveaux territoires chromatiques.

Parallèlement, il fonde en 1909 la Neue Künstlervereinigung München, association d'artistes en quête de liberté d'expression. Le contexte est effervescent. Après avoir découvert Matisse et Cézanne à Paris, Kandinsky sent qu'une nouvelle voie s'ouvre. Ses paysages ne cherchent plus à copier la nature, mais à traduire l'émotion qu'elle provoque.

La transformation des paysages Kandinsky : techniques de déstructuration progressive

Comment passe-t-on d'un paysage figuratif à une abstraction totale ? Pas d'un coup. Kandinsky procède méthodiquement. D'abord, il pousse les couleurs au-delà du réalisme. Un arbre devient jaune vif, une montagne violette. Puis il simplifie les formes en grandes masses colorées, soulignées par des contours noirs qui rappellent les vitraux.

Regardez Paysage romantique (1911) : on devine encore des collines, peut-être un cavalier. Mais l'essentiel est ailleurs. Ce qui compte, c'est le jeu des couleurs entre elles, leur pouvoir émotionnel propre. Kandinsky libère progressivement la ligne et la couleur de leur fonction descriptive. Les lignes noires ne délimitent plus des objets, elles créent des rythmes. Les taches colorées flottent librement dans l'espace.

Entre 1910 et 1913, une révélation : "l'objet nuit à ses tableaux" (Source : Centre Pompidou). La représentation figurative empêche l'expression directe de ce qu'il appelle la "nécessité intérieure". Les paysages deviennent alors des prétextes, des points de départ vers autre chose. Cette transformation progressive est stratégique : Kandinsky construit pierre par pierre le chemin vers l'abstraction, sans jamais perdre son public en route.

Les trois catégories de paysages chez Kandinsky : impressions, improvisations et compositions

Grand amateur de musique, Kandinsky organise dès 1910 ses œuvres comme on classerait des pièces musicales. Il établit trois catégories qui structurent sa démarche :

  • Les Impressions gardent un pied dans le réel. On reconnaît un paysage, une église, des montagnes. Mais déjà, le style est libre, expressif
  • Les Improvisations libèrent l'inconscient. C'est l'émotion pure qui guide le pinceau, comme un musicien improvise. Dans Improvisation 7 (1910), les formes semblent danser, se dissoudre
  • Les Compositions couronnent le tout. Mûrement réfléchies, précédées d'études, elles synthétisent le monde extérieur et l'univers intérieur. Entre 1910 et 1939, Kandinsky n'en peindra que dix (Source : Centre Pompidou), tant leur élaboration est complexe

Cette classification n'est pas qu'un outil théorique. Elle permet à Kandinsky de doser précisément sa progression vers l'abstraction lyrique. Dans certaines Improvisations, un cheval, un bateau restent identifiables. Dans d'autres, tout a disparu au profit de pures dynamiques colorées.

De 1908 à 1914, cette période munichoise est d'une fécondité incroyable. Jusqu'à ce que la Première Guerre mondiale brise cet élan. Kandinsky, citoyen russe, doit quitter l'Allemagne. Cette parenthèse créative exceptionnelle aura duré six ans. Six ans qui changent l'histoire de l'art.

L'abstraction lyrique dans les paysages de Kandinsky : couleur et émotion sans référent

1912 marque le basculement définitif. Les paysages de Kandinsky perdent leurs derniers repères figuratifs. Place aux masses colorées pures, aux lignes qui ne délimitent plus rien mais créent des tensions, des mouvements. C'est l'abstraction lyrique : une peinture qui parle directement aux émotions, sans passer par la représentation.

Contrairement à l'abstraction géométrique froide qui naîtra plus tard, celle de Kandinsky reste chargée d'émotion. Chaque couleur véhicule un sentiment : le bleu profond évoque la spiritualité ou la mélancolie, le jaune irradie l'énergie, le noir crée des tensions dramatiques. Une véritable grammaire émotionnelle des couleurs.

En 1912, Kandinsky théorise cette approche dans Du spirituel dans l'art, texte fondateur. Il y affirme que la peinture peut toucher directement l'âme du spectateur par le seul pouvoir des formes et des couleurs, exactement comme le fait la musique. Une aquarelle de 1910, longtemps considérée comme la première œuvre abstraite de l'histoire, symbolise cette révolution (Source : Centre Pompidou).

Même plus tard, lorsqu'il enseigne au Bauhaus (1922-1933) et adopte des formes plus géométriques, quelque chose persiste. Une vibration émotionnelle qui remonte aux paysages de Murnau. Cette mémoire sensible ne le quitte jamais. L'abstraction lyrique conserve ainsi une trace du monde naturel, même en l'ayant totalement abandonné comme sujet.

L'héritage des paysages abstraits de Kandinsky dans le paysagisme abstrait

La démonstration de Kandinsky ouvre une porte immense : un paysage peut exister sans figuration. Il suffit que couleurs et formes évoquent une sensation de nature, une émotion face au monde. Naît alors le paysagisme abstrait, terme qui désigne ces tableaux abstraits où la nature s'immisce par la sensation plutôt que par la représentation.

Alfred Manessier, par exemple, abandonne la figuration après avoir contemplé les empreintes de marée dans la baie de Somme. Zao Wou-Ki puise dans une mémoire inconsciente de paysages chinois. Tous héritent de Kandinsky. En 1947, l'exposition "L'Imaginaire" formalise l'abstraction lyrique française (Source : Wikipédia), prolongeant directement son intuition. De l'autre côté de l'Atlantique, l'expressionnisme abstrait américain suivra la même voie.

Aujourd'hui encore, cette recherche se poursuit. Des artistes contemporains explorent comment traduire l'émotion du paysage sans le représenter. Pour découvrir ces créations modernes qui prolongent l'héritage kandinskyien, les tableaux paysages contemporains offrent un panorama de cette quête toujours vivante.

Au final, Kandinsky prouve quelque chose d'essentiel : figuration et abstraction ne s'opposent pas. Ce sont deux langages différents pour dire la même chose - l'émotion face au monde. Les paysages deviennent des états d'âme, des symphonies chromatiques. Et quelque part, dans ces tourbillons de couleurs pures, résonne encore l'écho des montagnes de Murnau.

FAQ : Les paysages de Kandinsky

Quelle œuvre marque le basculement de Kandinsky vers l'abstraction ?
L'aquarelle de 1910, longtemps considérée comme la première œuvre abstraite, marque symboliquement ce passage. Cependant, la transition s'opère progressivement entre 1910 et 1913, avec des œuvres comme Paysage romantique (1911) et Composition VII (1913) qui montrent l'évolution vers une abstraction lyrique totale.

Pourquoi Kandinsky a-t-il classé ses œuvres en Impressions, Improvisations et Compositions ?
Passionné de musique, Kandinsky établit cette classification pour refléter différents degrés de spontanéité et d'élaboration, exactement comme en musique. Les Impressions gardent un lien avec la nature visible, les Improvisations expriment l'inconscient, et les Compositions - les plus abouties - synthétisent longuement ces deux dimensions.

Comment Murnau a-t-il influencé le style de Kandinsky ?
Ce village bavarois offre à Kandinsky un laboratoire créatif entre 1908 et 1914. Les paysages alpins, les peintures sous verre locales et la collaboration avec d'autres artistes comme Gabriele Münter déclenchent sa révolution picturale. C'est à Murnau qu'il découvre que la couleur peut exister indépendamment de son sujet, ouvrant la voie à l'abstraction.

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