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Les paysages de Corot : entre classicisme et préimpressionnisme

Les paysages de Corot : entre classicisme et préimpressionnisme

Introduction

Jean-Baptiste Camille Corot est l'un des peintres les plus singuliers du XIXe siècle. Ses toiles racontent une histoire fascinante : celle d'un artiste formé aux règles strictes du classicisme, qui finira par ouvrir la voie au préimpressionnisme. Entre tradition et modernité, ses paysages captivent encore aujourd'hui par leur poésie unique.

La technique classique des paysages de Corot : composition en atelier

Les premiers paysages de Corot s'ancrent dans la tradition du classicisme français. Formé auprès d'Achille-Etna Michallon puis de Jean-Victor Bertin, tous deux héritiers de Pierre-Henri de Valenciennes, il apprend une méthode rigoureuse : observer la nature en plein air pour mieux la recomposer en atelier.

Cette approche académique suit un processus bien établi. D'abord, le peintre réalise des études préparatoires sur le motif, capturant lumière et formes. Ensuite, de retour dans son atelier, il élabore ses tableaux de Salon en combinant différents éléments observés. L'objectif ? Créer un paysage idéalisé qui serve de décor à une scène historique, biblique ou mythologique.

Prenons Le Pont de Narni (1827), son premier envoi au Salon. Cette toile révèle toute l'influence du classicisme :

  • Une composition équilibrée avec des lignes horizontales et verticales
  • Un motif repoussoir au premier plan qui crée la profondeur
  • Une lumière maîtrisée et uniforme
  • Des tonalités sobres dominées par les ocres et les bruns

Corot transforme ici une simple étude d'un aqueduc romain en un paysage pastoral idyllique. C'est la marque du paysage néoclassique : sublimer le réel pour atteindre une beauté intemporelle, dans la lignée de Poussin et Claude Lorrain.

Les paysages de Corot entre tradition classique et modernité du plein air

Pourtant, même en restant fidèle aux principes classiques, Corot développe une modernité troublante. Lors de son premier séjour en Italie (1825-1828), il produit 150 études qui surprennent par leur spontanéité. Ces travaux capturent la lumière naturelle avec une fraîcheur inédite.

La Cathédrale de Chartres (1830) marque un tournant. Peinte en plein air sous la lumière crue de midi, cette étude présente un réalisme saisissant. Corot n'idéalise pas : il observe et restitue fidèlement. Les deux arbres au premier plan dialoguent d'égal à égal avec l'architecture religieuse – une audace qui bouscule la hiérarchie académique.

La forêt de Fontainebleau devient son laboratoire. Dès 1822, bien avant les peintres de Barbizon, il y expérimente la peinture en plein air. Ses études révèlent une facture plus libre : coups de pinceau visibles, matière picturale épaisse, touche spontanée. Cette approche directe de la nature annonce déjà les recherches impressionnistes.

Au fil de sa carrière, Corot peint environ 3000 œuvres (Source : Wikipedia). Il alterne constamment entre deux pratiques : les tableaux de Salon composés en atelier selon les règles classiques, et les études modernes réalisées sur le motif. Ces dernières, longtemps méconnues, ne seront découvertes par le public qu'en 1906, soit 31 ans après sa mort.

L'évolution des paysages de Corot vers le préimpressionnisme : lumière et atmosphère

À partir des années 1850, les toiles de Corot connaissent une métamorphose. Sans rompre avec le classicisme, il développe un style qui préfigure le préimpressionnisme. La lumière devient son obsession.

Dans Matin près de Beauvais (vers 1860), une brume légère enveloppe la scène d'un voile poétique. Les contours perdent leur netteté, la touche s'allège et scintille. Cette technique atmosphérique annonce les recherches impressionnistes sur les effets lumineux – même si l'intention de Corot reste différente.

Sa palette évolue également. Le peintre développe ses fameux tons argentés, notamment dans ses paysages picards. Les gris perlés, les verts tendres et les ocres délicats remplacent progressivement les bruns académiques. Cette gamme chromatique plus claire rapproche ses dernières œuvres de la sensibilité préimpressionniste.

L'étude de la lumière sur l'eau devient un motif récurrent. À Ville-d'Avray, propriété familiale qu'il conserve toute sa vie, Corot multiplie les vues d'étangs où se reflètent arbres et ciels nuageux. Ces tableaux paysages explorent des effets lumineux subtils qui capturent l'instant fugace.

Voici ce qui rapproche Corot du préimpressionnisme :

  • Touche fragmentée : les coups de pinceau deviennent visibles et légers
  • Variations lumineuses : attention portée aux changements d'éclairage
  • Palette éclaircie : dominante argentée et tons clairs
  • Flou atmosphérique : brume recherchée pour créer une ambiance
  • Reflets aquatiques : fascination pour les jeux de lumière sur l'eau

Claude Monet lui-même reconnaîtra cette influence en 1897 : "Il n'y a qu'un maître ici, Corot. Nous ne sommes rien comparés à lui."

Les paysages-souvenirs de Corot : la subjectivité face au classicisme

Dans sa dernière période, Corot révolutionne sa conception du paysage en introduisant la notion de "souvenir". Cette approche rompt radicalement avec l'objectivité classique de ses maîtres. Ses toiles ne reproduisent plus le réel – elles transcrivent une émotion intérieure.

Souvenir de Mortefontaine (1864), acquis par Napoléon III, incarne cette vision. Corot peint de mémoire, reconstituant en atelier un paysage idéalisé à partir d'impressions conservées. Le tableau baigne dans une ambiance onirique : brume légère, silhouettes évanescentes, lumière diffuse. Le critique Maxime Du Camp écrit en 1855 : "Les paysages de M. Corot ne sont peut-être pas ceux que l'on voit, mais ils sont certainement ceux que l'on rêve."

Cette subjectivité assumée le distingue à la fois du classicisme et du mouvement impressionniste naissant. Contrairement aux impressionnistes qui analysent scientifiquement la perception visuelle sur le motif, Corot poétise la nature. Son but n'est pas la fidélité optique mais l'expression d'une nostalgie, d'une quiétude intérieure.

Les petits personnages qui peuplent ses toiles tardives – nymphes, bergers, paysannes – ne sont plus des figures mythologiques au sens académique. Ils deviennent des éléments décoratifs discrets, simples prétextes à évoquer une harmonie entre l'homme et la nature. Leur proportion minuscule renforce l'immensité contemplative du paysage.

Corot réussit ainsi une synthèse unique : il conserve la structure compositionnelle du classicisme (équilibre, plans horizontaux, cadrage réfléchi) tout en l'imprégnant d'une sensibilité moderne. Ses dernières œuvres, comme Ville-d'Avray, l'étang au bouleau (1872-1873), montrent cette fusion accomplie où l'héritage de Poussin dialogue avec la modernité du plein air de Constable.

Cette position intermédiaire explique pourquoi Corot demeure une figure pivot de l'histoire de l'art : trop moderne pour les académiciens, trop classique pour les révolutionnaires impressionnistes, il trace sa propre voie. Ses toiles témoignent d'une quête personnelle où mémoire et rêve transfigurent la nature observée.

FAQ : Comprendre les paysages de Corot

Pourquoi dit-on que Corot est entre classicisme et préimpressionnisme ?

Corot a été formé selon les principes du classicisme : composition en atelier, idéalisation de la nature, références aux maîtres anciens. Mais sa pratique du plein air, son attention à la lumière et ses touches légères annoncent le préimpressionnisme. Il fait le pont entre deux époques artistiques sans appartenir totalement à l'une ou l'autre.

Qu'est-ce qu'un "paysage-souvenir" chez Corot ?

À partir des années 1850, Corot peint des paysages de mémoire, en atelier, en se basant sur ses émotions plutôt que sur l'observation directe. Ces "souvenirs" créent une atmosphère onirique et poétique, avec des brumes légères et des tonalités argentées. C'est une approche très subjective qui rompt avec l'objectivité classique.

Quelle est la différence entre Corot et les impressionnistes ?

Bien que Corot ait influencé les impressionnistes par sa pratique du plein air et son attention à la lumière, il reste fondamentalement différent. Les impressionnistes peignent sur le motif pour analyser la perception visuelle instantanée. Corot, lui, compose en atelier pour traduire une émotion poétique et un rêve de nature. Son approche est plus romantique que scientifique.

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